Formation continue : booster de compétences et de fidélisation

À mesure que le futur du travail devient assurément incertain — 85 % des métiers de 2030 n’existeraient pas encore — une nouvelle vérité s’impose : ce ne sont plus les diplômes qui rassurent, mais la capacité à apprendre.

Exit les lignes sécurisantes du CV, place à la plasticité cognitive, à l’agilité opérationnelle, et à ce que les anglo-saxons appellent finement upskilling et reskilling. Dans ce grand bouleversement technologique et organisationnel, les entreprises n’ont plus le luxe d’improviser : il faut former, transformer, et surtout retenir, faisant des compétences non pas un acquis mais un processus continu, renouvelable.

La formation continue n’est plus un poste budgétaire ou un joli mot dans une politique RH : c’est une boussole. Un levier stratégique pour naviguer dans l'incertitude, et une promesse silencieuse adressée aux collaborateurs : restez, vous grandirez.

Dans cette équation complexe, l’intelligence artificielle n’est ni l’ennemie, ni la solution. Elle est l’outil. Croisée avec l’expertise humaine, elle permet d’orchestrer des parcours individualisés, dynamiques, intelligents. Une manière nouvelle d’accompagner les carrières, de cartographier les potentiels et d’optimiser la performance. Finalement, l’idée serait de miser sur un potentiel et de l’augmenter tout en le fidélisant, et tout cela passe par la formation.

 

Genèse et mutations : sociologie de la formation continue

Jusqu’à encore récemment, la formation professionnelle était conçue comme un processus ponctuel, souvent réactif, destiné à combler un manque. Elle s'inscrivait dans un modèle industriel stable régi par une linéarité des carrières et une durabilité des compétences.


Depuis l'accélération des cycles d'innovation, la numérisation de l'économie et la fragmentation des parcours professionnels, la formation s’est peu à peu transformée en un processus adaptatif et stratégique. À un tel point que la génération Z considère désormais l'évolution professionnelle comme un droit fondamental et un critère de choix d'employeur.


Et cette transition ne se fait pas sans tensions : beaucoup d'organisations peinent à structurer des parcours personnalisés et à anticiper les besoins futurs. Les biais cognitifs des managers (effet de halo, favoritisme, manque de recul) limitent aussi la juste détection des potentiels. D’où la nécessité de conjuguer regard humain et puissance algorithmique pour bâtir une approche plus lucide, moins biaisée, et résolument adaptée à l’incertitude de l’avenir.

 

Une convergence vers l'apprentissage en continu

87 % des entreprises admettent faire face à des lacunes critiques en matière de compétences. Mais à peine 42 % ont enclenché un plan de formation digne de ce nom. Le reste avance à vue, sans boussole, dans un paysage professionnel où les repères d’hier ne tiennent plus.


Dans ce chaos du travail en mutation, le vrai enjeu n’est plus de gaver les salariés de modules e-learning à heure fixe. Il s’agit d’installer durablement une culture de l’apprenance, à mi-chemin entre l’autonomie et la curiosité, où chacun devient acteur de ses propres apprentissages.


C’est tout le propos du sociologue Philippe Carré : « On ne forme pas des gens, ce sont les gens qui se forment. » Dans L’Apprenance : vers un nouveau rapport au savoir, il identifie trois ressorts essentiels à cette dynamique : la motivation, l’autonomie, et un environnement de travail stimulant. En clair : former, oui, mais surtout donner envie d’apprendre, chaque jour.


Un impératif stratégique, si l’on en croit le World Economic Forum : d’ici 2027, plus d’un salarié sur deux devra être requalifié. Priorité aux compétences transversales : la donnée, la communication, l’esprit critique. Et dans le grand virage des soft skills, mieux vaudra savoir collaborer, s’adapter, questionner, que réciter par cœur.

 

IA + Humain : une synergie vertueuse au service des RH

L’intelligence artificielle ne va pas remplacer les formateurs ni ringardiser les RH. Elle va simplement leur donner de meilleurs outils, plus de recul, et une vision en temps réel des dynamiques à l’œuvre. Elle ne remplace pas l’humain : elle l’augmente.

Et sur le terrain, qu’est-ce que ça change ? Beaucoup de choses, et surtout, plus d’intelligence dans la manière d’apprendre.

  • Scanner les compétences en temps réel : des plateformes permettent de passer au crible les savoir-faire de chaque collaborateur. Pas pour cocher des cases, mais pour repérer les angles morts, les talents dormants, et les manques invisibles à l’œil nu.

  • Prescrire sans standardiser : à chaque profil, ses parcours. Grâce à l’IA, les suggestions de formation sont ajustées aux appétences, aux ambitions et au rythme de chacun. On sort enfin du PowerPoint en salle impersonnelle.

  • Mesurer ce qui compte vraiment : les tableaux de bord intelligents ne se contentent pas de compter les connexions à la plateforme. Ils suivent l’évolution réelle des compétences, l’engagement dans la durée, et peuvent même anticiper les décrochages.

  • Faire parler les humains : car au bout de la chaîne, il y a toujours un recruteur, un formateur, un manager qui regarde, échange, corrige, nuance. Ce sont eux qui valident les soft skills, encouragent la mise en pratique et donnent du sens à ce que la machine détecte.

>>> Chez Monoprix, la montée en compétences a été externalisée via la plateforme intelligente d’une EdTech. Résultat : des parcours sur-mesure pour les métiers en magasin, un taux de complétion record (+40 % en un an) et une valorisation inédite des compétences terrain, souvent invisibles dans les grilles RH classiques.

 

Former pour engager, engager pour performer

En offrant des opportunités d’apprentissage qui permettent à chacun de se perfectionner, les entreprises assurent une plus grande mobilité, confiance et engagement de leurs collaborateurs. En croisant l’efficacité de l'intelligence artificielle et la finesse du jugement humain, les organisations ont aujourd’hui la possibilité de concevoir des parcours d'apprentissage non seulement agiles et personnalisés, mais aussi véritablement motivants.


La formation continue devient un levier de fidélisation bien plus puissant que n'importe quel avantage financier à long terme. Si l’IA offre un potentiel impressionnant pour amplifier l’efficacité des dispositifs de formation, elle ne révèle toute sa puissance que lorsqu’elle est accompagnée par l’humain. Les entreprises qui construisent une véritable culture de l’apprentissage permanent constatent un impact direct sur l’engagement de leurs collaborateurs et, par extension, sur leur performance.


Pour les professionnels RH, il est donc essentiel de ne pas se contenter de formations standards. Un audit de compétences, enrichi par l’IA, permet d’identifier les besoins non couverts et d’élaborer des parcours de formation véritablement sur mesure, en co-construction avec les équipes. C’est sans aucun doute le meilleur investissement que vous puissiez réaliser pour 2025.

 

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