C’est inévitable. Après la génération Y, ce sont les membres de la génération Z envahissent peu à peu le marché du travail. Déjà 20 % des actifs sont des Z ; en 2025, ils constitueront 50 % des actifs !
La révolution du monde travail qu’ils incarnent s’accomplira aussi sûrement que la révolution de la Terre autour du soleil.
Or, les difficultés de recrutement représentent de loin le principal frein à la croissance pour 59 % des PME, d’après le dernier baromètre trimestriel Rexecode et Bpifrance Le Lab publié le 24 avril 2020.
Il est temps de réellement comprendre cette génération, si votre entreprise souhaite attirer et retenir les talents de demain.
Entre le monde digital et le monde réel
Le terme désigne ceux qui sont nés après 1995. Marc Prensky, enseignant et chercheur américain, les a baptisés « Digital Natives », car ils sont nés avec internet. Ils ont grandi dans un monde ultra-connecté. Ils évoluent au sein des nouvelles technologies et des médias sociaux comme des poissons dans l’eau.
Mais ils ont aussi vécu dans leurs jeunes années un contexte instable, marqué par les crises financières, une récession économique mondiale, les menaces terroristes, et une pandémie mondiale par-dessus le marché. Cela influence directement leurs attentes.
Entre la volonté d’indépendance et la quête de stabilité
Cette génération ne cherche plus un job à vie, la sécurité de l’emploi et le salaire assuré, comme celle de leurs parents, mais plutôt la flexibilité et un parcours varié. « La moitié de la Génération Z estime que le CDI a vocation à disparaître, » d’après l’enquête de Mazars et OpinionWay menée auprès de 2000 jeunes.
Elle s’intéresse aux nouvelles modalités du marché du travail : Interim, freelancing, flexibilité des horaires, télétravail, temps partiel, cumul des emplois. « Un tiers de la Gen Z souhaite cumuler 3 activités ou plus. »
Le changement de paradigme
C’est une sorte de révolution copernicienne. Ce n’est plus le candidat qui tourne autour de l’entreprise ; elle était pourtant le centre du monde du travail jusqu’à présent.
C’est désormais l’entreprise qui tourne autour des candidats. Ou comme le dit Élodie Gentina, auteur du livre « Génération Z : des Z consommateurs aux Z collaborateurs », « Le centre d’emploi n’est plus l’entreprise, mais c’est le Z. C’est lui qui choisit l’entreprise dans laquelle il souhaite travailler. »
On parle de stratégie d’inbound recruiting (recrutement entrant). L’entreprise doit désormais travailler sa marque employeur. Elle doit séduire et offrir une expérience différenciée pour attirer ses nouveaux talents.
Pour l’intégration de nouveaux collaborateurs, cela peut être à travers la digitalisation complète du processus de recrutement.
La lettre de motivation : un modèle dépassé ?
Pour attirer les meilleurs talents, vous devez sortir du schéma classique où l’on poste une annonce et l’on attend de recevoir le curriculum vitae ou la lettre de motivation. Les candidats de la génération Z veulent être considérés dans leur entièreté.
Nous sommes désormais dans un modèle de recrutement où ce sont souvent les offres qui viennent aux candidats et plus l'inverse. Ces offres se font en fonction des compétences, des expériences passées, des aspirations et de ce que les candidats ont à proposer...Ce modèle de recrutement répond autant à leur besoin de flexibilité que leur envie de trouver l’emploi qui leur correspond et fait sens pour eux.
L’ère du mobile first et de l’instantanéité
Les recruteurs doivent aussi aller chercher les Z là où ils se trouvent, c’est-à-dire très souvent sur leur smartphone.
Ils évoluent dans le monde des applications mobiles.
Oui, le digital native a l’habitude d’avoir le monde à portée de main. Il veut pouvoir postuler en ligne, faire ses entretiens par vidéo et même signer son contrat en ligne. Simplement en se servant du bout de son index. Le monde qui lui est naturel est celui de l’accessibilité et de l’immédiateté.
Le temps où l’on devait se déplacer plusieurs fois pour faire des entretiens, apporter des documents ou signer des papiers est révolu. La crise sanitaire actuelle n’a fait qu’accélérer ce phénomène. La technologie a aussi permis cette révolution.
Les applications, c’est aussi mêler intelligence humaine et technologie. Les membres de la génération Z évoluent dans un univers où les algorithmes les aident à trouver les bons matchs (et faire de belles rencontres professionnelles) !
Si le salaire est important, ils cherchent aussi l’épanouissement
Selon une étude menée sur 3000 digital natives par le média conversationnel Jam en décembre 2019, le salaire n’est plus le critère numéro un dans le choix d’une entreprise, bien qu’il arrive en numéro 2.
À 42 %, les jeunes attendent « une mission passionnante » devant le salaire pour 40 %. Et s’ils doivent faire un choix, ils vont opter à 80 % pour « un job passionnant » au lieu d’un « max d’argent ».
Pour retenir les Z, il faut donc proposer une expérience enrichissante et valorisante.
Il peut s’agir de la mission en elle-même, mais aussi du cadre : l’atmosphère de travail, l’ambiance au sein des collaborateurs. Il peut s’agir aussi de l’occasion de former et de lui donner l’occasion de développer ses compétences.
D’après une étude d’Air of Melty, 78 % des jeunes de la génération Z estiment que la qualité de vie au travail est essentielle, et 69 % sont prêts à faire des compromis pour pouvoir bénéficier d’un bon environnement professionnel.
extrait de l’infographie issue de l’enquête de Mazars et OpinionWay menée auprès de 2000 jeunes
La flexibilité
Cette génération est fortement marquée par la culture DIY (Do It Yourself). Elle aime avoir une certaine indépendance et autonomie.
Ainsi, « 73 % de la Gen Z attend de l’entreprise qu’elle permette d’organiser ses horaires de travail. » d’après l’enquête de Mazars et OpinionWay.
Les Z aiment avoir la possibilité de postuler en temps réel à des missions correspondant à leurs critères de recherche et à leurs disponibilités.
Le modèle rigide, pyramidal, hyper structuré et bureaucratique n’est pas adapté à la génération Z. Les digital natives se sont construits à travers les expériences, les échanges avec leurs communautés réelles et virtuelles et la possibilité de trouver soi-même l’information que l’on cherche en quelques clics.
C’est aussi ce qu’elle recherche dans le recrutement. La simplicité, la souplesse, une expérience chaleureuse, collaborative et sans couture.