On en est où exactement sur l’égalité homme - femme en intérim ? C’est la question qu’on s’est posée.
Nous pouvons observer une prise de conscience sur les comportements sexistes et une plus grande considération de la parole des femmes, dans les médias notamment. C’est un véritable progrès qui nous réjouit. Mais si nous voulons continuer à faire bouger les lignes, nous devons voir comment ça se passe concrètement dans le monde du travail ? Et plus précisément dans l’intérim ?
Dans cet article, on dresse un état des lieux détaillé de la situation, en s’appuyant sur les principales études sur le sujet.
Vous vous demandez peut-être :
Mettons fin au suspense sans plus attendre.
Les femmes représentent un tiers des intérimaires (35 % en 2020 pour être exact), d’après le baromètre national de l’emploi dédié aux femmes. Cependant, ce chiffre est en augmentation. En 2014, elles ne représentaient qu’un quart (25 %) des travailleurs temporaires.
Notons qu’une région sur les 13 emploie plus de femmes intérimaires que d’hommes. Il s’agit de la région Occitanie Pyrénées Méditerranée.
Les femmes sont plus nombreuses à l’université et sont donc logiquement plus diplômées que les hommes, selon l’enquête Emploi 2014 de l’INSEE. 18 % d’entre elles sont Bac + 2 (DUT, BTS, DEUG) contre 9 % chez les hommes. Elles sont 11 % à détenir un Bac +3 et plus (licence, master, etc.) contre 5 % des hommes.
Pour la répartition dans les catégories socioprofessionnelles, les femmes sont en majorité employées dans le secteur tertiaire. L’INSEE estime que le tertiaire regroupe en fait 87,8 % de femmes. En revanche, elles sont moins présentes dans le secteur de l’industrie. Les hommes intérimaires occupent davantage des postes d’ouvriers.
Concrètement, les femmes sont plus sollicitées pour des postes de secrétaire, serveuse, vendeuse, auxiliaire de vie, assistante commerciale ou assistante RH, selon l’Observatoire de l’intérim et du recrutement (OIR). De leur côté, les femmes postulent pour des postes d’aide à domicile, assistante administrative, chargée de communication ou comptable.
Enfin, les femmes expriment un niveau de satisfaction plus élevé que les hommes sur l’intérim : 21 % d’entre elles sont satisfaites de ce mode de vie contre seulement 10 % des membres de la gent masculine.
Voici pour un premier tour d’horizon. Abordons maintenant les questions brûlantes.
Dans les années 1960, les hommes pouvaient gagner jusqu’à presque 60 % de plus que les femmes pour le même poste à temps complet. Aujourd’hui, l’écart de salaire n’est plus que de 16,8 % moins élevé que celui des hommes, d’après les données collectées en 2017 par l’INSEE. Pour des fonctions de niveau cadre, l’écart est encore plus petit. Il n’est plus que de 7 % selon l’enquête « Baromètre 2020 de la rémunération des cadres » de l’APEC.
La diversité des genres est reconnue comme un élément de croissance de l’entreprise, selon le rapport de l’Organisation Internationale du Travail intitulé “Femmes d’affaires et femmes cadres : les arguments en faveur du changement”.
Près des trois quarts des entreprises attentives à cette diversité dans leurs postes à responsabilité affirment même enregistrer une augmentation de leurs bénéfices de 5 à 20 %, voire de 10 à 15 % pour une majorité d’entre elles.
Enfin, le taux de chômage est légèrement moins important pour les femmes. Il est de 9,5 % contre 10,5 % pour les hommes.
Pour ce qui concerne les métiers de l’intérim, on peut noter que ce sont plus souvent les hommes qui occupent les postes de veilleurs de nuit (10 % de femmes seulement), de plongeurs, de cuisiniers, de maîtres d’hôtel et de commis de cuisine.
À l’inverse, les femmes sont surreprésentées dans les fonctions de gouvernantes (89 %), de femmes de chambre (85 %) ou de femmes de ménage (73 %). Une certaine parité s’observe dans les métiers d’accueil comme serveur (45 % de serveuse), réceptionniste (46 % de femmes) ou chef de réception (50 %).
Les femmes représentent aujourd’hui :
Avec la reprise active du secteur, on peut espérer voir un nombre plus élevé de femmes dans l’intérim.
Le mot de la fin
Il y a encore 50 ans, les femmes ne représentaient que 34 % de la population active. Elles constituent aujourd’hui 48 %.
L’intérim présente aujourd’hui de nombreux avantages. Il permet aux étudiantes de financer une partie de leurs études. Le travail temporaire s’adapte aisément à leur emploi du temps particulier.
C’est aussi un bon moyen d’acquérir des expériences professionnelles et de s’insérer dans le monde du travail au terme de ses études. Il peut même déboucher sur un CDI.
Il permet enfin d’effectuer une activité complémentaire et de développer de nouvelles compétences.
Notre souhait : voir s’épanouir plus de femmes en intérim et faire disparaître les préjugés qui persistent.