La vie en confinement a bouleversé les habitudes des consommateurs dans le monde entier. Des alternatives au modèle de consommation « classique » sont apparues et se sont développées par nécessité ou par conviction : achats en ligne, drive, fait maison…

Mais peut-on réellement se tourner vers ces modèles alternatifs sur le long terme ?

Le digital : une alternative prometteuse mais problématique à de nombreux niveaux

Une forte hausse des achats en ligne et du drive a été observée lors de la quarantaine. Le drive rassure les Français, inquiets de devoir sortir pour faire leurs achats de première nécessité. Et si certains utilisaient le drive bien avant, la crise sanitaire a donné une petite impulsion aux plus sceptiques.

D’après de nombreux analystes, depuis le début de la crise du coronavirus, l’E-commerce voit ses ventes grimper de 15%. Les raisons ne manquent pas : distraire les enfants, se maintenir en forme ou enfin se mettre au sport, jardiner… Les géants du commerce en ligne tels que Fnac-Darty ont dû s’organiser afin de ne pas être en rupture de stocks. Avant la crise, beaucoup de Français avaient pourtant du mal à faire confiance aux achats en ligne. Mais les conditions du confinement ont peut-être finalement poussé les gens à être moins méfiants, par nécessité ou simplement par envie de tester. Il est vrai que le risque de contraction du virus est beaucoup moins inquiétant lorsque l’on se fait livrer chez soi.

De plus, selon de nombreux spécialistes dont l’institut Kantar, le facteur prix sera fondamental dans la logique de consommation des gens, après le confinement. Or les achats en ligne permettent de trouver des articles à prix imbattables avec des leaders comme Wish ou encore Amazon. Il est vrai que le concept est assez attrayant : avoir la possibilité de tout commander en quelques clics, et recevoir votre colis quelques semaines, voire quelques jours plus tard.

Beaucoup de personnes achètent également sur Internet car cela leur remonte le moral, les occupe. C’est le cas de notre chargée de communication, Hortense : « J’ai très envie d’acheter sur internet pendant cette période…un peu comme tous mes amis je crois ! […] On s’envoie les ventes privées et les vêtements qui nous plaisent. Mais j’essaie d’éviter, pour pouvoir faire marcher les petits commerçants à la sortie du confinement. ». Le digital, certes, a une facilité presque déconcertante d’utilisation, et les évolutions technologiques pousseront d’autant plus à la consommation. Cependant, l’ E-commerce soulève de nombreuses questions éthiques : travail d’enfants ou d’adultes dans des conditions catastrophiques, non-respect de l’environnement lors de la production, pollution par les moyens de transports concernant l’acheminement, faillite des vendeurs locaux de plus petite taille…

On peut d’ores et déjà supposer que des sentiments très partagés résument l’état d’esprit des consommateurs. Lorsqu’on demande son avis à Thomas de chez Bruce, il s’interroge : « Je dois avouer que j'alterne entre le manque de consommation et donc l'envie de surconsommer en sortie de confinement ; et les prises de conscience de ce qui est vraiment nécessaire, et du coup maintenir cette baisse de consommation post confinement. »

De nouveaux fonctionnements créatifs et écologiques

D’autres ont déjà fait leur choix, et le confinement leur laisse le temps de tester et peaufiner leurs alternatives plus respectueuses de l’environnement, ou simplement plus saines. Créativité, ennui, envie de changer de lifestyle, préoccupations éthiques et écologiques sont les raisons principales de ces changements du quotidien. Contrairement à ce que l’on puisse penser, des résolutions plutôt simples peuvent déjà opérer de grands changements au sein d’un foyer.

Les consommateurs font de plus en plus attention à l’origine des produits, particulièrement pour la viande et les légumes. Ils préfèrent se fournir directement à la source en achetant aux petits producteurs locaux. Cela a l’avantage de favoriser l’économie du pays, et de forcer les gens à manger plus équilibré et fait maison. Caroline, notre directrice des opérations, explique : « Je pense que je vais plus cuisiner, donc acheter plus de produits frais, je me suis découvert une vraie passion ! ». Et les réseaux sociaux poussent également en ce sens : les idées recettes (recette zéro déchet par exemple) fusent, des chefs donnent de nombreux conseils, etc… Mais consommer responsable n’est pas à la portée de tout le monde puisque cela a un coût relativement plus conséquent. Et la crise sanitaire a avant tout fait passer le besoin primaire de se nourrir en premier, reléguant les critères de fraîcheur et biologiques au second plan.

Mais cela n’empêche pas beaucoup de personnes à trouver d’autres options au quotidien. Par exemple, le confinement a pour effet de salir beaucoup plus rapidement notre domicile. Les produits ménagers ont donc vu leurs ventes augmenter significativement. C’est pour cette raison que certaines personnes ont décidé de confectionner elles-mêmes leurs produits à base de vinaigre, huiles essentielles ou encore de citron. Beaucoup de fruits ou de légumes peuvent servir de substituts à certains agents nettoyants, et le confinement paraît moins long en s’occupant de la sorte.

La déconsommation forcée provoquée par le confinement a pour effet d’en frustrer certains, tandis que d’autres le voient comme l’opportunité de reprendre leur vie enrichie de nouvelles habitudes saines. Par ailleurs, il est vrai qu’afin que l’économie d’un pays se porte bien, ses habitants doivent consommer, et s’engager totalement dans un seul système éthique et écologique qui requiert énormément de rigueur. Le système idéal ne tendrait-il donc pas vers un modèle hybride oscillant entre le digital et le local ?

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La quarantaine nous aura en tous cas fait réfléchir sur notre mode de vie et nous avons déjà tous hâte de pouvoir reprendre notre vie là où nous l’avions laissée. Et Maria, notre super chef de projet marketing digital a eu le mot de la fin qui nous a fait sourire : « De manière globale, je suis devenue moins consommatrice et je réalise qu’on achète énormément de choses dont nous n’avons pas besoin. Pas besoin de matériel, ce qui me manque vraiment, c’est ma liberté ! »

 

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