En 2019, le ministère du Travail a publié pour la première fois les chiffres des emplois saisonniers. Ainsi, 1 050 000 de personnes ont eu un contrat de ce type l’année dernière, en France (hors Mayotte). Les conséquences du coronavirus sur les jobs d’été de 2020 restent pourtant incertaines.

Une baisse notoire des offres d’emplois saisonniers

Certains secteurs comme l’hôtellerie et la restauration, ou les activités liées au littoral vont devoir garder leurs portes fermées. L’année dernière, la restauration représentait 200 000 contrats saisonniers, l’hébergement en représentait 180 000. Concernant les activités et le divertissement, 140 000 personnes avaient été embauchées dans ce cadre-là.

Avant la crise sanitaire, de nombreux employeurs avaient déjà fait des promesses d’embauches afin de préparer la saison, mais ils ont eu l’obligation de les annuler ou de les suspendre face au manque d’activité. Ils se retrouvent aujourd’hui dans la tourmente et beaucoup tentent de trouver un moyen pour proposer leurs services alternativement. Il va sans dire que ces secteurs seront pour sûr très impactés par la crise.

Les frontières de nombreux pays sont toujours fermées jusqu’à nouvel ordre, comme en Espagne, et les mesures de sécurité limitent fortement les activités de chacun. De plus, nous ne savons pas encore quel effet la crise aura eu sur les mentalités de chacun. Par exemple, les retraités représentent une part importante du tourisme, mais leur vulnérabilité face au virus les rendra peut-être plus frileux.

Les saisonniers sont normalement 300 000 environ chaque été, mais tout est paralysé, dans l’attente des directives de la part du gouvernement. Même dans le cas d’une reprise lente et très prudente des activités, ces professionnels en ressortiront malheureusement affaiblis et prendront du temps avant de revenir aux conditions qu’ils connaissaient.

Mais les professionnels du secteur touristique affirment que ce ne sont pas les conditions présentes qui les contraignent le plus. Le manque d’information et l’incertitude liés à la suite des événements inquiètent le plus, certaines entreprises ne pourront pas se permettre de tenir des mois supplémentaires sans activité.

De nouveaux secteurs émetteurs de besoin

Les années précédentes, nombre d’étrangers venaient travailler sur les exploitations agricoles, notamment de l’Europe de l’Est. Mais la fermeture des frontières change la donne et les agriculteurs se retrouvent aujourd’hui sans main-d’œuvre pour la récolte.

Le 24 mars dernier, un appel national a donc été lancé par le Ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume : "Je veux lancer un grand appel à l’armée de l’ombre, un grand appel aux femmes et aux hommes qui ont envie de travailler, un grand appel à celles et ceux qui sont confinés chez eux".

200 000 saisonniers sont donc recherchés et les besoins sont présents dans toute la France, plus particulièrement en Alsace et dans le Sud. Rappelons que l’année dernière, l’agriculture représentait plus d’un quart des emplois saisonniers avec 270 000 contrats.

Cet appel semble fonctionner puisque de nombreuses personnes ayant perdu leur travail ou leur activité, 10 000 personnes se sont déjà proposées à ces emplois saisonniers agricoles. Ainsi, des plateformes telles que desbraspourtonassiette.wizi.farm sont décrites comme le Meeting de l’emploi agricole par Christiane Lambert, Président du FNSEA (syndicat professionnel majoritaire dans la profession agricole en France) !

La crise du coronavirus a créé de nouveaux besoins dans les secteurs suivants : l’agriculture, la logistique, la grande distribution, l’agroalimentaire et l’hygiène-propreté : ils comptabilisent au total 235 000 recrutements. Les personnes au chômage technique (comme les hôtesses d’accueil ou les serveurs) pourront donc récolter des fraises dans la Drôme ou planter des tomates dans le sud.



Il est difficile de faire des prévisions concernant l’été 2020, sachant que nous ignorons l’évolution de la propagation du virus. Il est certain que chaque pays compte sur le tourisme interne pour relancer les activités, mais la grande question qui subsiste est combien de temps resterons-nous dans cette phase de transition ?

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